jeudi 16 octobre 2008

Charlie-Hebdo est mort! Vive Siné-Hebdo!!

"Charlie-Hebdo" fut jadis un très bon journal. Dans la lignée de "l'Assiette au Beurre", il mêlait allègrement la caricature au texte politique et culturel. Mais depuis quelques temps, le journal et plus particulièrement son directeur en chef Philippe Val, a pris une orientation commerciale qui a nuit à sa qualité. La liberté d'expression en a pris un coup et le dessinateur ( au combien talentueux!) Siné en a fait les frais. Ce dernier a décidé de lancer un journal du même accabit que le fameux "Hara-Kiri". Bien que moins marginal et plus moderne, "Siné-Hebdo" n'en reste pas moins corrosif et sans tabou. Doté d'une équipe plutôt hétéroclite (Michel Onfray, Noël Gaudin, Jackie Berroyer, quelques personnes de Groland, Christophe Alevêque, ...), le journal traite de tous les sujets mais toujours avec cet humour bête et méchant qui nous fait rire des choses les plus pathétiques et malsaines possibles...
Bref Siné-Hebdo, c'est deux euros une fois par semaine. Mais comme disait Choron: "Si vous avez du fric achetez Siné-Hebdo, sinon volez-le!"

La Marseillaise même en Reggae...

Et voilà c'est reparti, la Marseillaise vient d'être sifflée au cours du match amical(?) France-Tunisie. Tous les politiques, Sarkozy en tête, s'invitent sur les plateaux pour crier au scandale. "Il s'agit, voyez-vous, de respecter la République Française [...], on ne va pas baisser le froc devant une poignée de jeunes à casquette blanche. La prochaine fois que cela se reproduit c'est carton rouge pour tout le public même si la majorité n'y est pour rien". Décidemment la France est dirigée par des gens de plus en plus pathétiques et sournois. Que se soit des émeutes en banlieues, des règlements de comptes entre bandes rivales ou des problèmes de racisme, on semble à chaque fois redécouvrir cette frange de la population qui n'est plus intégrée depuis maintenant quelques décennies. La France, qui a connu des périodes très fructueuses dans le domaines des idées et des avancées sociales n'en a pas moins raté totalement son intégration. Le temps mais aussi la flemme m'empêchent de décrire ici cette erreur spécifiquement française. En quelques mots, on pourrait dire que depuis la Deuxième Guerre Mondiale et les conséquences engendrées sur les Colonies françaises, s'est formée une caste marginale refusant toute identification à la Société Française, notez ici la Majuscule signifiant la France comme entité étatique et non pas culturelle. Cette marginalisation, aidée par l'exploitation et la religion, s'est peu à peu transformée en Résistance mais toujours envers une forme de pouvoir. Le paroxysme étant, comme nous le savons tous la Guerre d'Algérie, considérée comme un évènement jusqu'en 1999. Puis vient le plus gros de l'immigration Magréhbine car la France a besoin de main-d'oeuvre pour les grands travaux qu'elle entreprend. Les deuxièmes générations comme "Slimane qui a 15 ans et qui vit chez ses vieux à la Courneuve", se sentent abandonnées car ils ne retrouvent aucune de leurs racines dans la société française. Leur histoire commence avec l'immigration de leurs parents c'est dire si le bagage culturel est pauvre. De plus, l'exemple de Papa qui trime toute la semaine et qui arrive tout juste à nourrir sa famille ne va pas en arrangeant les choses. Quelles opportunités a eu Slimane pour s'intégrer? Pourquoi la France a arborée un visage si blanc pendant toutes ces années de forte immigration?
De génération en génération, on a vu cette marginalisation englober la composante culturelle et ces jeunes se sont refermés sur eux-même. La haine envers l'Etat s'est petit à petit transformée en une haine contre un peuple, les blancs parce que c'est de leur faute mais aussi les Juifs parce qu'ils sont pas sympas en Palestine.
Bref les jeunes qui sifflent la Marseillaise aujourd'hui, sans forcément savoir pourquoi, héritent de cette erreur française qui n'est pas nouvelle. Ce sont des victimes, il faut le répéter, mais pas à la manière de la gauche qui a littéralement menée une politique de forme et non de fond face à cette fracture grandissante. Les socialistes se sont imaginés qu'en proposant des aides sociales ils allaient résoudre le problème et ne se sont pas soucier de la question identitaire: manuels scolaires, métissages médiatiques et politiques, politique répréssive,...
Ce n'est pas par la répression que l'on atténuera ce problème. Le contexte ( traque des sans-papiers, retour du religieux sur le domaine laïc, importance de plus en plus grande de partis foireux comme SOS Racisme ou le MRAP,... ) en donne déjà de nombreux exemples. La répression donne l'impression de maitrîser le problème pour les observateurs extérieurs mais ne fait que l'accroître pour les concernés. La question éducative et culturelle semble être la seule issue mais la volonté n'est pas encore arrivée...