mercredi 27 février 2013

The Master, Paul Thomas Anderson (2012)






Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd – « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe... 


Un océan brassé et pétri par les turbines d'un bateau. Le navire passe sous le Golden Gate et part pour New-York. Une micro-société tangue sur ce navire. un duel travesti en thérapie entre un alcoolique et un gourou prend naissance...

Pendant plus de deux heures, nous assisterons à la mise en scène de la thérapie employée par un gourou apparenté à la Scientologie. Mais le problème c'est qu'il ne se passe rien dans cette relation vide, dans cette confrontation réciproque. Paul Thomas Anderson aime les grands films et il les réussit bien souvent. Mais tout bon fan devra avouer que ce dernier film est un soufflet qui retombe dès la première heure. 
Que rechercher de fin et de subtil dans ce film quasi documentaire, dans cette illustration abstraite de l'évolution de deux cerveaux malades ? L'abstraction est tellement présente que l'on ne parvient à pénétrer aucun des personnages. On ne peut que les observer, les voir évoluer et en tirer une conclusion : le sujet devient le maître de son maître déchu, la thérapie ou l'enrôlement a échoué, seule la femme du Maître semble gérer la situation et en sortir renforcée. Mais au final, qu'est-ce que cela nous apporte ? Comment gloser cette psychologie de l'invisible, ce suggéré dû à un manque d'idées, ce gaz comblé par des acteurs sublimes ? Car s'il y a un point fort dans ce film, c'est quand même la prestation de Joaquin Phénix et Philip Seymour Hoffman. L'un pour sa folie, l'autre pour son acharnement et sa volonté de percer et d'exorciser le Mal.

Paul Thomas Anderson nous avait habitué à plus de finesse. Dans "The Master", il semble que la mise en scène ait primé sur la précision du scénario, chose pas forcément efficace pour un film psychologique. A noter que certaines scènes comme la course de moto dans le désert sont cultes et c'est pour ça que l'on regrette de ne pas pouvoir aimer ce film...