mardi 26 août 2008

Mort à crédit, Céline

Après l'étrange mais excellent "Voyage au bout de la nuit", Céline décide de nous livrer une part de sa vie dans "Mort à crédit". Dans un style d'écriture inimitable, mêlant tendresse et violence, l'auteur nous dépeint une enfance malheureuse et notamment les différends avec son père. Certains passages sont vraiment crus et les phrases, comportant rarement plus de dix mots, nous pénètrent au plus profond pour nous faire vivre aux premières loges cette histoire hors du commun. Car ce qui fait la force de "Mort à crédit", c'est aussi cette jeunesse plein de rebondissements se développant dans un monde qui s'asphyxie petit à petit où les crédits se retrouvent bloqués.
Il est donc très regrettable que l'on associe automatiquement le "Voyage" à Céline et qu'on délaisse un peu ce chef-d'oeuvre.

lundi 25 août 2008

Chansons du deuxième étage, Roy Andersson

A travers ce film, Roy Andersson nous fait voyager au milieu d'un univers glauque et dérangeant. Et pour cela, il nous décrit l'humain dans ce qu'il a de plus ridicule ou dans ce qu'il fait de plus grotesque. Les paysages sont volontairement déserts pour accentuer ce vide existentiel dans lequel est plongé l'Homme tout en ayant le souci de décrire les personnages au cas par cas. Tout au long de ce long-métrage, on assiste à une multitudes de scènes d'anthologie à l'instar de ce crucifix où l'on peut aperçevoir Jésus ("qui n'est pas le fils de Dieu mais qui était seulement quelqu'un de très gentil") se balançant dans le vide accroché par un seul bras. Enfin, la tirade "Bienheureux celui qui parvient à s'asseoir" représente le fil conducteur du film s'associant tant à l'alcool qu'à la recherche perpétuelle d'une situation confortable pour l'homme.


Au final, un film vraiment bon, unique dans l'atmosphère qu'il véhicule tout en alliant le humour et lucidité.


A voir