Quête d’un Paradis Perdu, recherche de soi à travers un passé que l’on tente en vain d’oublier, interaction entre une multitude d’âmes vides et de chairs dépassées par les évènements, « Muriel ou le Temps d’un Retour » dessine avec brio l’Inquiétude Générale d’un peuple en manque de repères. Tournée en quasi huis clos, cette fiction atypique tente de percer la contradiction entre conscience et inconscience, mensonge involontaire et lucidité aveugle, traumatisme et avenir.
La Guerre est ici le motif concret, l’origine des séparations et des changements de comportement fonciers, l’excuse du « c’était mieux avant ». On survole les acteurs et leur jeu pour mieux les pénétrer par la suite. Construit de manière chaotique, tant sur le plan technique que narratif, le film illustre le sentiment de désarroi général en même temps que l’instabilité d’âmes déchus et périmées. On remplit le vide présent avec le vide passé, on s’invente un bonheur nostalgique espérant le voir enfin apparaître. Mais le poids du passé est trop grand, par l’usure qu’il apporte mais également par la gestion du présent.
Pourtant il est difficile d’expliquer concrètement cette instabilité, tant ces personnages délavés paraissent calmes, intériorisant au plus profond d’eux-mêmes leurs secrets existentiels. Comment reconstruire ce que l’on a perdu si on n’y trouve aucun sens ? La Guerre remet en question le côté linéaire de la Vie, marque une coupure où le temps s’arrête, oblige une deuxième naissance dotée d’une mémoire trompeuse pré utérine.
Malgré quelques images d’archives, la Guerre ne se remarque pas, elle ne se lit pas non plus mais elle se sent. Constamment présente dans la tête des interlocuteurs, elle prend la forme d’une sueur sèche accrochée sans cesse à la peau.
Images saccadées, personnages étouffés par le vide qui comble leur lassitude, essai expérimental sur la déconstruction du temps et de sa linéarité, « Muriel ou le Temps d’un Retour » amène à réfléchir de manière cruelle sur le sens d’une existence, ou du moins sur sa quête. Cette dernière ne serait que le résultat d'une lecture dans le regard d'autrui, une apparence biaisée qu'on adopte en quittant notre regard morne des soirées solitaires.
La Guerre est ici le motif concret, l’origine des séparations et des changements de comportement fonciers, l’excuse du « c’était mieux avant ». On survole les acteurs et leur jeu pour mieux les pénétrer par la suite. Construit de manière chaotique, tant sur le plan technique que narratif, le film illustre le sentiment de désarroi général en même temps que l’instabilité d’âmes déchus et périmées. On remplit le vide présent avec le vide passé, on s’invente un bonheur nostalgique espérant le voir enfin apparaître. Mais le poids du passé est trop grand, par l’usure qu’il apporte mais également par la gestion du présent.
Pourtant il est difficile d’expliquer concrètement cette instabilité, tant ces personnages délavés paraissent calmes, intériorisant au plus profond d’eux-mêmes leurs secrets existentiels. Comment reconstruire ce que l’on a perdu si on n’y trouve aucun sens ? La Guerre remet en question le côté linéaire de la Vie, marque une coupure où le temps s’arrête, oblige une deuxième naissance dotée d’une mémoire trompeuse pré utérine.
Malgré quelques images d’archives, la Guerre ne se remarque pas, elle ne se lit pas non plus mais elle se sent. Constamment présente dans la tête des interlocuteurs, elle prend la forme d’une sueur sèche accrochée sans cesse à la peau.
Images saccadées, personnages étouffés par le vide qui comble leur lassitude, essai expérimental sur la déconstruction du temps et de sa linéarité, « Muriel ou le Temps d’un Retour » amène à réfléchir de manière cruelle sur le sens d’une existence, ou du moins sur sa quête. Cette dernière ne serait que le résultat d'une lecture dans le regard d'autrui, une apparence biaisée qu'on adopte en quittant notre regard morne des soirées solitaires.
La réalisation expérimentale permet au film de Resnais de tendre à l’universalité sans marquer une quelconque époque d’un point de vue technique. Enfin il faut saluer la prise de position du réalisateur qui dénonce l’utilisation du mot « événements » pour nommer la Guerre d’Algérie, et ce à peine une année après la fin des hostilités. A voir.