Quelque part, je vois une Nature
florissante à l'arrivée du printemps, dégageant des odeurs
poétiques. Des mers de montagnes crépues laissent apercevoir un
paysage bosselé, entrecoupé par des routes liquides. Le ciel y est
d'un bleu turquoise et semble se jeter dans l'horizon avec une
allégresse jubilatoire …
Quelque part, je vois une décadence
urbaine créée de toute pièce par des humanoïdes déracinés, se
frappant la tête contre des murs artificiels. Chaque bipède y est
poursuivi par un nuage noir grêlant de haine, un téléphone
portable en guise de parapluie.
Quelque part, entre tes jambes, je vois
l'invisible dans ton regard hagard, ton visage décomplexé arbore la
seule Vérité ici-bas. Plongé dans ton gouffre originel, je nais et
je meurs sans interruption dans un va-et-vient incessant, le corps
battant au rythme de la Vie.
Quelque part, je suis né d'une
rencontre lymphatique entre deux êtres qui se sont aimés le temps
d'une éjaculation. Les doigts nus mais une alliance autour la bite, je
glisse dans la viscosité féminine, créant la musique lubrique
d'une guitare organique.