Dans son dernier film, le génie de l'esthétique cherche à résumer l'Universalité et nous offre un voyage visuel insolite. Lent par moment mais jamais ennuyeux, ce « 2011 odyssée de l'espèce » accumule les plans grandioses et déploie une fresque pittoresque sur la Matière.
Embrasser la voie de la Grâce ou celle de la Nature? Par essence la Grâce engendre le Bien, le respect d'Autrui et la tolérance. La Nature est cupide et conflictuelle, individualiste et carriériste.
Tiraillé entre l'intégrité et le bien-être, l'Homme trouve difficilement une voie grâcieuse ce qui fait naître en lui un sentiment de remords. En s'appuyant sur l'histoire de Job, Malick délivre un message profondément chrétien et foncièrement simple dans la notion: l'Amour avec un grand Tas d'alchimies humaines.
Mais finalement peu importe le message plus ou moins niais que veut nous faire passer le réalisateur de « La Balade Sauvage ». « The Tree of Life » contient deux histoires: une histoire horizontale, temporelle et évolutive; et une histoire verticale, éternelle et stoïque. Et c'est ce croisement d'histoires qui met le film en apesanteur. De l'ascenseur dans lequel se trouve Sean Penn à la reconstitution d'un au-delà, du Big-Bang à la naissance de la Vie, la caméra de Malick semble être un atome perdu dans l'échelle du Temps. Les acteurs deviennent peu à peu de la Matière et la dimension religieuse voulue par le réalisateur relève de la transcendance la plus mystique. On pense alors à Tarkovski tant cette atmosphère respire l'intemporel.
Difficile de critiquer un film comme celui-là tant on peut dire tout et n'importe quoi dessus. Il fascine plus qu'il n'inspire. Il fait partie des films que l'on vit, que l'on admire ou que l'on déteste, mais qui nous laisse sans mots.