dimanche 13 novembre 2011

The Artist, Michel Hazanavicius (2011)



Comme un « Sunset Boulevard » lifté à la française, « The Artist » s'impose royalement dans la description d'un cinéma muet qui pousse son dernier cri. Muet, c'est bien le mot qu'il faut employer, mais pour décrire le spectateur tant cette prouesse artistique nous laisse sans voix.


A mi-chemin entre l'Exercice de Style et la Comédie, « The Artist » est un film sur le Cinéma en général, sans prétention aucune et surtout très drôle. Faisant la part belle à Jean Dujardin (épatant), le film se présente comme une série de sketchs liés les uns aux autres et portant sur les différentes facettes du grand écran. Nul besoin d'avoir une Culture Béton en Cinéma pour apprécier ce James Bond de la caméra. Le réalisateur joue avec la Parole, visuelle ou auditive, et accumule les scènes réussies grâce à un Jean Dujardin de plus en plus convaincant au fil du film.


« The Artist », c'est un peu comme une gestation dans un ventre transparent durant laquelle on ne suivrait les évènements que par la vue, attendant sans impatience une sortie propice à la naissance du son. Car c'est à un véritable accouchement du cinéma parlant que l'on assiste, la scène sans son ni musique vers la fin du film étant la première inspiration du cinéma parlant qui s'apprête à plonger dans une cacophonie artistique maîtrisée.


Bref, « The Artist » est une réussite indéniable. Que ce soit la prouesse artistique de Jean Dujardin ou les clins d'œil de Michel Hazanavicius adressés au Cinéma, le film ne présente aucun défaut et aborde tout ce que le cinéma doit comporter pour pouvoir perdurer jusqu'à la fin des Temps, à savoir: l'acceptation de la modernité, le devoir de mémoire, le divertissement ou encore la recherche expérimentale.

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