mercredi 3 juin 2009

La Bile


Au commencement était la gerbe. Celle qui nous a fait mal pour avoir la reconnaissance des autres lorsque nous étions adolescents. Celle qui finalise une surestimation de soi et nous prive de fleurs sous l’arche de l’ébriété. Celle qui devient une habitude que l’on crache avec dédain en souriant, comme une coutume joviale en quelque sorte. Celle qui arrive trop tôt parce qu’il y en a trop eu avant.

Puis il y a ce moment qui la précède, celui où l’on est euphorique, à l’intérieur ou pour les autres. On s’extasie sur un solo de guitare, un clip de Youteub, ou tout simplement sur le discours d’un humain que l’on adore sur le moment tant il brille par sa façon d’argumenter sur ce qu’il n’a jamais su en étant sobre. On est fasciné par ces artistes qui écrivent entre les lignes, on se sent exister, plus de problèmes connus ou à venir, mis à part celui de se procurer toujours plus à boire.

Enfin il y a la sobriété, celle qu'il faut combattre au plus vite, la cause de tous les maux. Dans ce lamentable état, on fait des plans, on tente de s’en sortir à tout prix. Alcool fort ? Vin rouge ? On se tâte, on regarde son porte-monnaie et on opte pour le vin rouge quitte à y ajouter un peu de coca s’il est dégueulasse. Quand on est sobre on ne vit pas le présent, on envisage notre futur en gramme d’alcool, on recherche cette énergie et ce courage métaphysico-cérébral que refile généreusement ce liquide exemplaire et sain.

Aucun commentaire: