A travers ce court roman d’une profondeur surprenante, Gide pose les bases de sa vision du Surhomme déjà élaborée par Nietzsche quelques années plus tôt.
Michel est né dans les livres, se nourrit de culture et d’eau fraîche. Eduqué par son père, il se lance dans des analyses très pointues telles que « l’influence de l’Art gothique sur la déformation de la langue latine ». Mais la maladie (tuberculose) puis le mariage avec Marcelline vont le transformer peu à peu.
La maladie lui fait prendre conscience de la valeur d’une vie mais surtout de son côté précaire. Cela fait naître en lui une hypersensibilité, une recherche du vrai soi. De même Marcelline déclenche en lui la naissance de sa « vie physique ». La jouissance ne se trouve plus dans les livres et l’aspect abstrait du passé mais plutôt dans le présent et le sensoriel.
Dès lors, il rejette toute forme de culture abstraite et recherche dans celle-ci la grandeur de ses héros, celle qui peut toujours vivre en chacun de nous. La peur de la Mort qu’a engendré la maladie à créer un traumatisme envers l’Histoire. Cette dernière est le récit lucide de la mortalité humaine, une suite d’épopées, de ruines du présent. Il faut donc puiser dans ce passé ce qui est foncier dans l’humain, ce qui peut être utilisé dans le présent. La culture comme simple enrobage de son être doit être renié, tout comme toute forme de morale. Il faut se retrouver, cultiver sa différence. Comme l’affirme Ménalque, rencontre haute en couleur, lorsque l’on invente on est toujours seul, il faut oublier le passé, « être comme l’oiseau qui s’envole et oublie son ombre ».
Michel devient un être immoral. Sa maladie a été en quelque sorte une expiation de son être raisonné par l’extérieur, une métamorphose, une renaissance. Place à la conquête du noyau dur de son être. On remarque alors qu’il montre un réel intérêt pour les enfants, êtres encore nature et vrais, et notamment en la personne de Moktir qui vole un couteau en douce. Le paysage prend une valeur différente à ses yeux. Il se passionne pour le désert, contrée où toute espérance et carrière humaine échoue. La culture arabe semble merveilleuse tant elle se vit et ne s’apprend pas. Son amour avec Marcelline devient de plus en plus en intense, malgré la maladie croissante de celle-ci.
Travail intense dans un premier temps, l’être immoraliste commence à prendre racine en Michel. L’honnêteté le rebute tant elle est fausse et empreinte de toutes les vertus non inhérentes à l’homme. En somme plus que l’être recherché, c’est sa métamorphose qui lui semble être le plus bénéfique à son moral. Jouir d’une situation quand on sait que ce que l’on rejette présente moins d’attrait et de jouissance, ne peut qu’accroître son propre plaisir.
Au final, « l’immoraliste » est une sorte de fiche synthèse sur la recherche du noyau dur de l’être. Cultiver sa différence, acquérir une liberté existentielle, ne puiser dans la culture que grandeur de l’âme, autant de messages de Gide livre avec une impudeur loin d’être retenue. On réalise rarement que ce livre à presque 110 ans et choque encore quant aux propos libertaires et dénués de toute morale en particulier sur des thèmes comme la pédophilie ou l’homosexualité. Sujets encore tabous aujourd’hui mais décrits de manière lascive par Gide.
Michel est né dans les livres, se nourrit de culture et d’eau fraîche. Eduqué par son père, il se lance dans des analyses très pointues telles que « l’influence de l’Art gothique sur la déformation de la langue latine ». Mais la maladie (tuberculose) puis le mariage avec Marcelline vont le transformer peu à peu.
La maladie lui fait prendre conscience de la valeur d’une vie mais surtout de son côté précaire. Cela fait naître en lui une hypersensibilité, une recherche du vrai soi. De même Marcelline déclenche en lui la naissance de sa « vie physique ». La jouissance ne se trouve plus dans les livres et l’aspect abstrait du passé mais plutôt dans le présent et le sensoriel.
Dès lors, il rejette toute forme de culture abstraite et recherche dans celle-ci la grandeur de ses héros, celle qui peut toujours vivre en chacun de nous. La peur de la Mort qu’a engendré la maladie à créer un traumatisme envers l’Histoire. Cette dernière est le récit lucide de la mortalité humaine, une suite d’épopées, de ruines du présent. Il faut donc puiser dans ce passé ce qui est foncier dans l’humain, ce qui peut être utilisé dans le présent. La culture comme simple enrobage de son être doit être renié, tout comme toute forme de morale. Il faut se retrouver, cultiver sa différence. Comme l’affirme Ménalque, rencontre haute en couleur, lorsque l’on invente on est toujours seul, il faut oublier le passé, « être comme l’oiseau qui s’envole et oublie son ombre ».
Michel devient un être immoral. Sa maladie a été en quelque sorte une expiation de son être raisonné par l’extérieur, une métamorphose, une renaissance. Place à la conquête du noyau dur de son être. On remarque alors qu’il montre un réel intérêt pour les enfants, êtres encore nature et vrais, et notamment en la personne de Moktir qui vole un couteau en douce. Le paysage prend une valeur différente à ses yeux. Il se passionne pour le désert, contrée où toute espérance et carrière humaine échoue. La culture arabe semble merveilleuse tant elle se vit et ne s’apprend pas. Son amour avec Marcelline devient de plus en plus en intense, malgré la maladie croissante de celle-ci.
Travail intense dans un premier temps, l’être immoraliste commence à prendre racine en Michel. L’honnêteté le rebute tant elle est fausse et empreinte de toutes les vertus non inhérentes à l’homme. En somme plus que l’être recherché, c’est sa métamorphose qui lui semble être le plus bénéfique à son moral. Jouir d’une situation quand on sait que ce que l’on rejette présente moins d’attrait et de jouissance, ne peut qu’accroître son propre plaisir.
Au final, « l’immoraliste » est une sorte de fiche synthèse sur la recherche du noyau dur de l’être. Cultiver sa différence, acquérir une liberté existentielle, ne puiser dans la culture que grandeur de l’âme, autant de messages de Gide livre avec une impudeur loin d’être retenue. On réalise rarement que ce livre à presque 110 ans et choque encore quant aux propos libertaires et dénués de toute morale en particulier sur des thèmes comme la pédophilie ou l’homosexualité. Sujets encore tabous aujourd’hui mais décrits de manière lascive par Gide.
2 commentaires:
Bonjour,
En ligne sur mon blog, une fiche de lecture consacrée à L'immoraliste : http://notescast.blogspot.fr/2013/04/limmoraliste-andre-gide-1902.html
Bonjour,
Egalement en ligne sur mon blog, une fiche de lecture portant sur L'immoraliste d'André Gide : http://100fichesdelecture.blogspot.fr/2015/05/andre-gide-limmoraliste-1902.html
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