Que peut-on trouver de si passionnant chez les zombies pour réussir à avaler des quantités de films aussi plats et ressemblants les uns aux autres. Certes lorsque Georges Romero sort « Zombie, » il créé là un film novateur qui vise à dégoûter et faire peur. Malgré ce côté kitsch, on sourit par moment devant ces êtres humains totalement désarticulés et dénués de toute sensibilité (si ce n'est celle de bouffer ses homologues encore vivants).
Le message politique de Romero est plutôt intéressant, il montre la connerie humaine face au danger, l'émergence de l'égoïsme quand on se retrouve seul avec soi-même, l’impossibilité d'une quelconque solidarité en temps de crise. L'Homme civilisé est bien plus con qu'un morceau de chair putride en lambeaux. Ainsi dans « Zombie », on assiste à l'auto-destruction de l'homme par lui-même, incapable de faire face à la menace de mort-vivants facilement gérable.
Mais de là à se farcir des films zombies à outrance faut pas déconner ! Quand une personne trouve la Musique de Brassens répétitive et redondante, on peut dire qu'on se trouve en présence d'un con qui n'a rien compris à l'Art talentueux du Grand Georges. Mais quand un cinéphile trouve les films de Zombies à chier, il faut lui serrer la main et l'inviter à boire un coup en évoquant le Cinéma Italien et tout ce que le 7ème Art peut présenter de merveilleux.
Bien sûr le cinéma de Zombie a évolué. Dans « 28 jours plus tard » les Zombies courent !!! Ils font encore plus peur !!! "
T'imagines si ça arrivait vraiment?? Tu ferais quoi? Moi je crois que j'irai m'enfermer dans un Centre Commercial pour être à l'abri et avoir de quoi manger!! Chut j'écoute le film!! Putain tu m'as fait raté le passage où il se fait déchiqueté le bras, reviens en arrière!!!"
On sent l'adrénaline monter par moment mais l'on est jamais surpris car on sait à quoi s'attendre. Bien que le cinéma de Zombie soit une parodie par lui-même, cela n'a pas empêché d'en faire des parodies plus abjectes les uns que les autres. Les amateurs riront de grand cœur, se remémorant la scène de Zombies 8, tellement effrayante et drôle à la fois. On sort de la salle et on dit « t'as vu le passage où il lui bouffe la tête, c'était crade, je me suis chié dessus !!! Quel chef-d'oeuvre !!! Vivement la parodie de Zombie 9 !!!
Les films de Zombie relèvent du 7ème nanard : une suite d'images sanguinaires, mal faites et au scénario systématiquement prévisible.
Effroyables plagiats de la saga précédente, les films de Zombies ne vivent que par rapport à un public qui s'obstine à les voir! le panurgisme poussé à son extrême! Un bon film, c'est tout d'abord une ambiance, une émotion ou un divertissement. Mais peut-on parler d'ambiance quand elle se multiplie par elle-même pour donner des petits rejetons en chaîne identiques et inintéressants ? Si le Cinéma horrifique a évolué dans le bon sens avec toute la créativité du style espagnol en particulier ( Guillermo Del toro, Dario Argento,...) le Cinéma des Mort-vivants n'a pas cessé de se mordre la queue, à croire que le sujet est chiant !! Non vous croyez ? Oui. (Notez la Majuscule)
Oui pour les monstres au cinéma ( Le Labyrinthe de Pan, Elephant Man, E.T, Eraserhead) Oui pour des êtres humains désaxés et méconnaissables ( The Holy Mountain, « Les diables » de Ken Russell, l'Exorciste ) Oui pour des robots futuristes qui reflètent une vision pertinente d'un avenir lointain ( Robocop, Star Wars) Oui au cinéma fantastique créatif ( Le seigneur des anneaux, bien que le livre de Tolkien soit cent fois mieux parait-il) Non aux Zombisournours qui ne font plus peur depuis longtemps si ce n'est par le biais de la vieille technique de la surprise périmée depuis la naissance du cinéma. Mort aux Zombies !!!
5 commentaires:
Si le Cinéma horrifique...avec toute la créativité du style espagnol en particulier ( Guillermo Del toro, Dario Argento,...)
OUI au style espagnol, véritable terre bénite du cinéma de genre ces dernières années... En revanche il me semble que Dario Argento est Italien...
Je chipote, je chipote...
Je t'écris un commentaire au plus vite ;)
Les films de genre ont tous en commun de mettre en lumière les névroses et les complexes de notre époque. American Pie révèle la frustration sexuelle de toute une génération, les films de super-héros rappellent le désire que toute une partie de la société a de se sentir exceptionnel et populaire et les films de zombie ?
Selon moi, ce qui rend les zombies si attractifs et si effrayant, c’est la déliquescence de l’humanité qu’ils représentent ! Un zombie, c’est un homme dénué de toute civilité, libéré de toutes les barrières morales… Bref c’est l’homme à son état primitif. Par ailleurs, les morts-vivants effrayent par-ce-qu’il s’agit aussi de jouer sur la crainte de voir un jour l’évolution des sciences se retourner contre nous… Epidémies, risques nucléaires et autres drames qui s’inscrivent dans la réalité…
Pour finir, comme vous l’avez relevé, l’univers post-apocalyptique dans lequel baignent les protagonistes pousse les hommes à faire le choix entre la solidarité et l’égoïsme. Et c’est aussi ce qui plait, le plus dérangeant dans ce genre de film ce ne sont pas les monstres, ce sont les hommes… L’homme tombe le masque et révèle sa véritable nature dans les situations extrêmes, et dans le cas des films de « Zombies » que vous citez. On réalise que l’homme se laisse dominer par l’égoïsme, l’esprit de compétition et perd finalement toute éthique.
Ensuite ce qui me gêne le plus dans ce genre de cinéma c’est qu’il est « codifié », ce qui laisse peu de place pour les surprises…
C’est à peu près tout… Pour le moment… Je suis au boulots et on commence à remarquer mon inattention !
Cordialement, Dilettante
Dario Argento est l'italien le plus espagnol de tous les temps; par son cinéma, par la sonorité de son nom...
Sinon dans mon texte je parle plus de la nature du cinéma de Zombie qui se cantonne dans le même scénario depuis des lustres.
Puis comme tu le dis le Zombie c'est l'être humain sans barrières mais ça ne fait pas flipper ni réfléchir sur des catastrophes potentielles, ça fait juste chier.
Jamais à part peut-être devant " le septième sceau" je ne me suis autant emmerdé que devant les films de Zombies.
Les films sur la folie des hommes ou sur les phénomènes de foire et les nains ( freaks et le film de Herzog) me paraissent bien plus flippants.
Les zombies n'ont plus rien à faire avec le cinéma depuis qu'ils ont été inventés. Les livres semblent la seule solution pour continuer à parler des Zombies puisque apparemment c'est le message qui importe et non le scénario.
Mon leitmotiv quand il s'agit du cinéma ou de la littérature c'est:
Qu'importe le sujet, l'important c'est la manière dont on l'illustre!
Bref, le problème ce n'est pas le cinéma, mais les réalisateurs et les producteurs... Et pire encore, les spectateurs!
C'est la loie du marché... Le cinéma ayant un public foireux méritera des productions chiasseuses...
C'est le cas des zombies, affreux petits êtres lépreux et enragésn qui se complaisent dans le recyclage des pélicules depuis "white zombie"
C'est l'éternelle question: Est-ce le public qui fait la qualité des films ou les films qui font la qualité du public?
Je pense qu'il y a un peu des deux. Un bon film comme "copie conforme" a connu un succès plutôt large, or il s'agit d'un film d'auteur dénué de tout langage commercial, seulement il a été récompensé. Dans ce cas là un film potable peut attirer un public peu sensibilisé.
Mais ce qu'il y a de particulier c'est que le public des films de Zombies (du moins ceux que je connais autour de moi) est sensibilisé au 7ème Art. Certains critiques mènent d'ailleurs des analyses chiantes mais pertinentes sur ces films, preuve qu'ils jouissent d'une connaissance accrue du cinéma. C'est un mystère cette histoire...
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