jeudi 5 avril 2012

Bellflower, Evan Glodell (2012)




Premier film prometteur d'Evan Glodell, "Bellflower" est un film à séquences, alternant douceur et violence, plans travaillés et scènes brutes, bestialité et émotion.

Tout au long du film, on suit deux amis perdus dans la vie, sans réel but, si ce n'est la confection d'une voiture apocalyptique. Puis une fille arrive dans la vie d'un des deux, et là tout bascule.

Comme un subtil mélange entre "Gran Torino" et " Boulevard de la Mort", "Bellflower" est un film unique et curieux. D'abord par sa réalisation, anarchique et imprévisible. Impossible de définir un vrai style tant les plans diffèrent les uns des autres. Certaines scènes sont volontairement gâchées, floues, comme un intermède laissant place à l'amateurisme, comme une volonté de décrire le côté dérisoire et désespéré de ces jeunes, comme une façon de mettre l'accent sur certains points.
Ensuite, il y a Evan Glodell, le réalisateur qui fait aussi l'acteur dans son film. Avec son physique à la Tom Cruise, le talent et la barbe en plus, il incarne plutôt bien ce jeune homme perdu tombant dans le piège de l'Amour.
Enfin, il y a les dix dernière minutes, où tout devient sérieux, où l'on réalise que toutes les maladresses antérieures ne sont finalement que des fautes voulues. Il s'y instaure une atmosphère pesante et oppressante. flash back, imagination, réalité, présent, futur, tout se mélange pour donner une sorte de feu d'artifice sobre, porté par une bande son monocorde.

Difficile de dire si "Bellflower" est un bon film. Evan Glodell joue avec sa caméra à l'épaule mais aussi avec le spectateur. On a l'impression qu'il se cherche, expérimente des techniques mais par moment il devient sérieux et cela devient vraiment très bon.

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