samedi 18 février 2012

My Little Princess, Eva Ionesco (2011)



Témoignage d'une femme à l'enfance gâchée, « My Little Princess » nous plonge dans une réflexion sur l'Art, l'érotisme et la pudeur.


Tout d'abord, nous ne ressentons que très peu d'émotion tout au long de ce film. Le sujet traité impose une distance entre le spectateur et le film, même si l'on n'est pas au courant qu'il s'agit d'un film autobiographique. Mais surtout le personnage de la photographe incarné par la sublime Isabelle Huppert vit dans son monde. Anna (Isabelle Huppert) semble libérée de toute contrainte morale. Elle apparaît comme une photographe qui libère ses pulsions en les immortalisant sur des clichés.


Au début du film, on s'attend à ce que le film soit une critique de l'Art dans ce qu'il peut comporter de novateur et de déviant. Mais finalement, on replonge vite dans un cinéma intimiste froid et hermétique en se focalisant sur la relation mère / fille, sur le plan artistique comme relationnel.


Ce qui est sûr, c'est que ce film a une valeur cinématographique, ne serait-ce par les excellentes prestations d'Isabelle Huppert et d'Anamaria Vartolomei. Isabelle Huppert excelle lorsqu'elle incarne l'Excentricité, elle semble incontrôlable et imprévisible tout en vivant pleinement ses émotions et ses pulsions. Quant à Anamaria Vartolomei, elle est époustouflante. En espérant que ce rôle ne lui gâche pas le reste de sa vie, elle endosse à merveille ce rôle d'enfant-objet. On sent qu'à travers Violetta, c'est Eva Ionesco adulte qui s'exprime. Les dialogues comme les réactions de l'enfant sont très matures.


« My Little Princess » est également une réflexion sur l'Erotisme et sur le corps de l'enfant. A travers une mise en scène scabreuse, le visage pur de la petite Violetta contraste avec un unviers morbide et destructeur. Pourtant la métamorphose de l'enfant est spectaculaire. L'Erotisme prend tout son sens et ce petit être frêle pas encore formé dégage des messages de femme. Mais ce qui est fort dans cette métamorphose, c'est qu'elle est aussi psychologique. Violetta semble prendre part à cet érotisme et sortir en partie de son rôle de victime.


Au final, un film qui laisse perplexe sur le sujet qu'il aborde mais qui pousse à réfléchir sur la nature profonde de l'image humaine.

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