lundi 27 février 2012

Un temps pour l'ivresse des chevaux, Bahman Ghobadi (2000)


« Un Temps pour l'Ivresse des Chevaux » aborde avec gravité le quotidien d'un petit village dans le Kurdistan iranien, à la frontière avec l'Irak.

Les enfants y sont livrés à eux-mêmes, vivent comme des adultes par obligation mais aussi pour survivre. L'esprit de communauté semble présent à l'intérieur du village mais il ne peut faire face aux difficultés de chacun. La Nature environnante est cruelle et ces montagnes enneigées sont de véritables obstacles pour le commerce de contrebande qui s'effectue de part et d'autre de la frontière.

Même les chevaux peinent à arpenter ces massifs, si bien qu'on leur verse de l'alcool pour soulager leur douleur.


Tout au long du film, on suit plus particulièrement le quotidien de trois enfants dont le petit Madi, atteint d'une maladie hormonale. Même si ce petit être frêle apporte au film un côté pathétique un peu trop corsé, on ne peut qu'être ému par ce personnage qui amène un peu d'espoir et d'humanité dans le film.


A mille lieues de « Persepolis » ou des « Chats Persans », ce film montre l'Iran en dehors de Téhéran et laisse de côté tous les problèmes sociétaux et religieux que l'on connait. Pendant un peu plus d'une heure, on suit le calvaire redondant de ces habitants qui semblent coupés de tout. L'âge des personnages est totalement effacé par une misère et une précarité extrême. Enfants et adultes tiennent les même discours, seul le petit Madi ne peut s'extraire de sa jeunesse.


Au final, la caméra de Bahman Ghobadi filme avec tendresse et réalisme cette triste réalité qu'endurent ces habitants travaillant comme des fourmis, seulement pour pouvoir survivre. « Un Temps pour l'Ivresse des chevaux » a nécessité deux ans de tournage et le réalisateur s'est endetté pour pouvoir terminé le film. Quand on voit le résultat, on ne peut que lui donner raison et l'encourager à continuer dans cette voie.


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