lundi 1 décembre 2008

...,Partie 5 et fin

De retour chez lui, Job élucida un mystère. Les excréments qu’il côtoyait tous les matins n’étaient autre que ceux de son chien qu’il ne faisait jamais sortir. Puis il sortit la bouteille de vin métaphysique qu’il gardait depuis des années et décida de l’entamer pour stimuler un peu son cerveau. Après deux verres, il ressortit cette vieille photographie mais trouva son regard d’enfant changé. Loin d’être naïf, le sourire du petit Job était devenu serein, comme s’il prédisait une vie oisive à venir. Peut-être est-ce sa laideur qui le confortait dans cette pensée-là ? Une personne ignoble ne peut que vivre de manière oisive puisqu’elle est incapable de supporter les remarques des autres. Puis il se braqua et se dit qu’il n’avait en aucun cas choisi sa vie, il en avait été évincé par les gens normaux. Toute la logique du psychopathe commençait à prendre forme dans sa tête et le quatrième verre de vin méta lui fût fatal. Il descendit chez sa voisine diabétique du dessous et lui vola une énorme seringue qu’il remplit de vin. Il déboula dans la rue et se mit à piquer tous les gens normaux qu’il rencontrait. Au bout d’une demi heure, la moitié de la ville était bourrée et plongeait dans la débauche la plus abjecte. Job s’injecta le reste de vin que contenait encore la seringue et grimpa sur le clocher de la plus grande cathédrale de la ville. Le spectacle était tout de même beau à voir de là-haut. Les visages décomposés des gens normaux étaient semblables à ceux d’enfants qui se découvrent une passion. Ils commencèrent à casser des vitres, à arracher des panneaux et à se gerber dessus. Job profita encore un instant de cette mise en scène éblouissante mais ne tarda pas à rentrer chez lui car il commençait à apercevoir des morceaux de bois remplacer la tête de ces alcooliques involontaires, ce qui prédisait un retour vers la normalité.
Job trouva son appartement bien petit lorsqu’il fût à l’intérieur. Il dût ramper pour arriver jusqu’à son matelas et bientôt ne pût plus du tout en bouger. Le plafond se transforma en miroir et Job put observer son visage d’une maigreur inhumaine. Il réalisa qu’à force de boire il mourait de faim.
Dans sa tête, Job s’éteignait sans laisser de traces. Pourtant, ce jour-là devint « la fête du vin métaphysique » et chaque année des alcooliques du monde entier se rassemblaient, transformant la ville en un grand terrain de jeu et de débauche, l’espace d’un soir.

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