mercredi 24 décembre 2008

L'inspiration de ceux qui n'en n'ont pas


Tout d’abord il y a le nez, qui ne sait plus son nom et qui roupille triste comme un melon. Puis vient le jour où il sort de chez lui et côtoie ses semblables. Il y trouve des idoles, proches ou inatteignables, celles à qui on a envie de plaire pour avoir leur compassion, leur reconnaissance ou leur style.

On fonde notre inspiration sur les idées de nos idoles, on ne pense plus par soi-même et les mots viennent tous seuls (sang fote d'or taux graphe). Dans notre tête on se demande : Qu’est-ce qui pourrait leur plaire ? On garde son propre style mais on prend leurs idées. Qu’importe si l'on est l’opposé de ce que l’on écrit, on pense avoir la classe et on se maintient dans ce que l’on croit être sa propre personnalité.

Dans ces textes, l’alcool et le semblant d'originalité sont omniprésents, parce que ça fait cool et que ça parait être marginal. Pourtant, notre mode de vie est loin d’être semblable à nos récits. Derrière des pseudos, des cuites d’un soir et des situations qui paraissent extrêmes par rapport à la populace, on est rien et finalement autant normal que monsieur tout le monde au quotidien.

Seulement il y a la forme, l’apparence et ce dégoût vide de sens qui nous donne l’impression d’être unique et peut-être au-dessus des autres. En dehors de ça, on passe nos journées à lire et à mater des films pour les autres plus que pour soi-même. On ressent ce qu’on aimerait que les autres voient ressentir en nous afin de s’élever. Mais dans quel but ?

Bref, à part quelques génies qui transcendent les siècles, on est tous des moins que rien et l’essentiel réside donc dans la forme et non pas dans l’illusion d’avoir une quelconque liberté de penser. Le point important est de faire le bonheur autour de soi, en choisissant son camp, principalement dans le type d’individu auquel on aimerait ressembler, malgré soi, avec quelques excès par moments. Quoiqu’il en soit, talentueux ou pas, nous ne resterons que des sous-génies qui crèveront avec fierté car nous aurons réussi à nous aveugler sur cette normalité qui fait de nous des êtres jetables.

N.B : Certains craquent avant de crever et deviennent finalement pire que ceux qui sont rester dans le rang tout au long de leur vie.

17 commentaires:

Le Bigorneau a dit…

Qu'il est déprimant ce texte... Et pourtant criant de vérité!

On lit les deux articles qui précèdent celui-ci et on remarque que c'est "ben vrai"! Ensuite on va voir les blogs amis (rdtqp, redécadence), même sujets abordés que les siens:

- Nous ne sommes pas des moutons chers amis bloggeurs!!!
- Bhéhéhé!!!

Mais dans ce cas là nombreux sont les grands écrivains qui n'ont inventé l'encre de Chine... Ce qui ne les aura pas empêché de « transcender » les siècles ^^

J’en suis convaincu, ce n'est pas le sujet qui fait le talent, c'est la manière dont on l'aborde et la plume que l'on emploi pour parler de ce monde qui nous charme tant.

Maintenant pourquoi ne pas parler d’une bonne soirée de biture ? Même si ça ne nous arrive que tous les 15 du mois, les autres jours étant affreusement monotones ^^

Le plus déprimant de ces « plagieurs » me semblerait tout de même être se pauvre fou qui flirt avec tout les spiritueux du monde pour se rapprocher du mode de vie de son idole :s

Copieusement, et amicalement, Dilettante

Le Bigorneau a dit…

J'oubliais... Joyeux Nawel!!! Et peut être à ce week-end, enfin ce serait cool :)

ravachol a dit…

Non, il n'y a rien de déprimant dans cela, seulement c'est pas mal de dire un peu de vérité par moment. Puis avouer ses faiblesses plutôt que de les dissimuler je trouve ça plutôt sympa, ça donne envie de créer quelque chose de neuf...déjà fait par quelqu'un d'autre. Enfin, je suis plus bourré donc mon cerveau est HS :(

Ce week-end, je serais dans les pyrénées en train de ramasser quelques champignons entre deux verres de V.R. Il faudra d'ailleurs que je fasse un peu de ménage...

Corps dit allemand, Baader

ravachol a dit…

Moi aussi, je trouve ça très bien de parler de biture!!! Que ça continue éternellement...

Sympastisment, Baader

ravachol a dit…

Après c'est trop long à expliquer, mais je ne suis pas trop d'accord avec vos propos Mr dilettante sur la défintion d'un talent. On en reparlera autour de quelques cubis de V.R...

elo DIE a dit…

je ne suis pas vraiment d'accord avec toi; si je lis ou que j'écris c'est pour me nourrir et non pour faire genre.j'espère que pour toi c'est pareil; on part toujours à la rencontre de soi en s'instruisant... Pour ce qui est d'écrire le contraire de ce que l'on est je pense que ce n'est pas vraiment possible et que le naturel revient vite au galop...Par contre il est vrai que nous ne sommes rien et que nos petites compos ne sont des avortons par rapport aux grands génies, enfin...à la limite, on s'en fou tant qu'on y prend du plaisir, biz élo

ravachol a dit…

Je trouve qu'il est quasiment impossible de laisser libre-cours à son imagination. Involontairement, on embrasse un style qui a un rapport avec des personnages qui nous ont influencé, afin de se créer une identité. Lorsque l'on écrit on cherche des mots en observant sa propre valeur une fois que les mots seront posés sur la feuille. C 'est la définition même du narcissisme. L'Homme est narcissique, il a besoin de l'être et comme il ne le peut pas par lui-même, il puise dans les personnes qui le fascine. C'est ce que j'ai dit dans ce texte.
Après on en reparlera, j'ai plein d'exemples à te donner à propos de tous les bloggeurs ici présents, en commencant par moi.
Mais je ne trouve pas que ce soit un mal de tenir de tels propos. Il est souvent utile de rappeler que nous ne sommes rien, mis à part des entités qui travaillent à devenir quelqu'un.

Chinaski a dit…

Bonjour,

Je me permet de vous rappeler que les plus grands génies avaient leurs idoles (Chopin vénérait Bach, H. Miller Hamsun, etc etc...), étaient bien souvent plus narcissiques que le commun des mortels et se créaient un personnage que ce soit par le biais de leurs créations ou dans la vie. Ah oui, et il paraît même qu'ils écrivaient souvent autour d'un même thème. Certains grands artistes étaient d'ailleurs "normaux".
Bien évidemment loin de moi l'idée de comparer quelques modestes textes aux plus grands œuvres, mais force est de constater que vos "arguments" ne s'appliquent seulement aux pauvres bloggeurs que nous sommes. Génies, bloggeurs, même combat ? Ou seriez -vous devenu élitiste ?

Amicalement, Chinaski.

Le Bigorneau a dit…

Moi chuis pô narcissique - ce n’est pas par ce qu’il y a des photos de moi partout et que passe 3 heures/jour devant mon miroir que je le suis. Puis, être narcissique ce n'est pas se créer une identité pour plaire aux autres (contradiction?) vu qu'on est sensé se suffire à soi-même ^^

Maintenant, il est inévitable d'être influencé par des intervenants extérieurs... C'est comme ça que l'humanité a évolué... Et c'est comme ça que l’ "art" et les sciences se sont développés…

Je trouve ça triste de penser qu'on essaye de se créer artificiellement une personnalité pour se plaire, ou pire, pour plaire aux autres... Alors que les affinités que nous avons et qui nous construisent me semblent venir naturellement ^^

Ensuite, je suis parfaitement d'accord avec vous... Nous ne sommes que des "pas grand chose", mais comme le soulignait élo DIE on en est conscient et on s'en fiche pas mal tant qu'on y prend du plaisir :)

ravachol a dit…

Bien sûr que mon texte s'applique aux vulgaires bloggeurs que nous sommes...
Plus généralement,je suis conscient que les génies avaient leurs propres idoles, mais ils ont su les assimiler pour créer à côté quelque chose de profond et d'unique dans le fond et la forme. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont très peu.
Il ne faut pas confondre quelqu'un de talentueux avec un génie. Le talent permet d'enrober les idées apportées par les génies, d'écrire ce que l'on sait déjà dans un style qui nous touche et c'est bien pour cela que "la forme prédomine au final sur la liberté de penser", pour nous tous (quelque soit la qualité de notre texte) à part quelques exceptions.Sur ce point je mélange tout le monde...
Actuellement tu aimes des auteurs comme Bukowski ou Miller mais dans 20 ans (tu seras malheureusement déjà mort ;)) peut-être n'y trouveras-tu plus aucun plaisir ne serait-ce que celui de les avoir aimé jadis. Alors que des auteurs comme Céline, Dostoievski ou Tolstoï( pour ne citer que des auteurs) par exemple te combleront et te paraîtront peut-être encore plus riches.
Je pense sincèrement que les génies restent au cours de notre parcours culturel alors que les écrivains talentueux se font de plus en plus rares ou vont se réfugier dans notre mémoire plus que dans notre présent.
Mais je tiens aussi à dire que tous ces récits talentueux qui nous divertissent et nous font également évoluer sont indispensable à notre bien-être et heureusement qu'ils sont là!!

Dans la majeure partie de mon texte, je réponds à l'auteur de "Mélancolie Urbaine" obsedé par sa nouvelle muse!! Mais finalement j'y inclus tout le monde, moi compris.

ami qu'allemand, Baader

ravachol a dit…

Mr Dilettante,

je pense que le miroir dans le narcissisme c'est l'autre et non pas son propre reflet qui nous revient dans la gueule. Le narcissique n'a pas envie de se suffire à lui-même, il est en quête de reconnaissance et veut lire dans le regard de l'autre ce qu'il aspire à être. Je ne vois pas de contradiction là dedans
Enfin je dis ça je dis rien (feat Anita Blake qui me manque énormément :(.

Le Bigorneau a dit…

Pourtant, enfin ça fait un bail... Mais il me semble que Narcisse était un être indifférent aux regards amoureux que les amozones posaient sur lui! Et qu'il s'était noyait dans le lac où il ne cessé de contempler son propre reflet... Que c'était un personnage imbus de sa personne et indifférent au monde qui l'entourait :/

Je reverrai un peu tout ça ^^

HA oui!!! "Mélancolie Urbaine", j'avais remarquais un certain rapprochement... Je trouve les deux "créations" aussi tristes l'une que l'autre :'(

Ami-Calmant (oups), Dilettante

Chinaski a dit…

Vous ne répondez pas vraiment à ma question M. Ravachol.
Dans votre texte, vous ne critiquez absolument pas les textes en eux-mêmes, mais uniquement les personnes qui les écrivent.
Je vous ai exposé que pourtant, les plus grands génies possédaient souvent les même tares et sont donc à mon avis aussi critiquables de ce point de vue.
La différence se fait sur l'œuvre qu'ils laissent, mais votre texte n'évoque pas cet aspect.
Il est à mon avis important de dissocier l'œuvre de la personne(même si les deux restent bien évidemment liés, ce que vous ne semblez pas faire le moins du monde. Critiquer des personnalités pour conclure que leurs œuvres ne sont pas celles de génies n'a pas de sens. Attaquez-vous donc aux écrits plutôt pour appuyer votre démonstration. Vous y réussirez en plus sans peine.

Amicalement, Chinaski.

ravachol a dit…

"Critiquer des personnalités pour conclure que leurs œuvres ne sont pas celles de génies n'a pas de sens"


Je me trompe pas plus que ça au final...
En ce qui concerne mon texte, je l'ai appliqué à notre gueule donc ayant connu les personnes avant leurs écrits j'ai essayer de dire pourquoi elles écrivaient comme ça. Dans le cas des vrais auteurs, je connais tout d'abord leurs écrits...
Lorsque l'on parle de Henry Miller par exemple, on pense bien sûr à ce STYLE qui t'as fasciné dans "tropique du capricorne" mais finalement à cette personne qu'il incarnait dans ses romans, que l'on tente de rechercher dans sa vraie vie. On mêle l'individu et l'écrivain dans les mêmes phrases lorsqu'on les évoque. Et tu ne me diras pas le contraire. Antoine Blondin ( dans tu as tout de suite évoqué la baffe à Sartre), même si l'on n'aime pas ses écrits, on évoque le personnage car la réflexion n'est pas aussi profonde que chez les grands comme dosto ou tolstoï.
Pourquoi connais-tu mieux la vie de Miller que celle de Dosto? Pourquoi ne ressent tu pas le besoin d'aller fouiner dans la vie des génies alors que tu fais le curieux chez les talentueux comme Miller ou bukowski.
C'est là la différence profonde entre le génie et le talentueux.
Lorsque l'on ferme un bouquin et que la première chose que l'on a envie de faire c'est de se renseigner sur le personnage qui l'a écrite, ben c'est que l'oeuvre n'était pas si bonne que ça, que le style et la forme nous ont plu ou même parus exceptionnel.
Quand on finit sexus, on a envie de connaitre celui qui l'a écrit mais pas de chercher des analyses pour mieux la comprendre. Dans le cas de crimes et chatiments, personnellement j'ai tout de suite eu envie de me renseigner sur l'oeuvre et non pas sur son auteur. La différence est là: pour certains auteurs la personne et l'écrivain sont indissociables pour d'autre seul l'écrit nous satisfait.
Après les deux me plaisent beaucoup ce n'est pas un parti pri mais juste une constatation.

Puis à l'origine je n'évoquais que notre modeste existence et n'ai pas du tout songé à m'occuper des vrais écrivains.
Après si tu veux on peut étendre ce "débat" aux auteurs en général, mais j'installe d'abord un compteur!!! :)

ravachol a dit…

Nous contuerons cette discussion ce soir entre deux claques et quelques bouteilles

Sur ces cris à thèmes ce sera le mot de la fin. Merde encore une influence!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Chinaski a dit…

Ne pas aimer une œuvre parce qu'on aime pas le personnage qui l'a créé est absurde... Donc critiquer ce que sont des personnes pour prouver que leurs œuvres sont "mineures" est absurde aussi.
Pour Henry Miller que tu cites en exemple, tu te gourre complètement: il n'y a pas un Henry Miller dans ses romans, celui de "Sexus" est à des années lumières du héros de "Plexus" et Anaïs Nin elle-même trouvait que le personnage que se créait H. Miller dans ses romans ne correspondait pas du tout à la réalité. Et lorsque l'on mêle effectivement l'individu et sa création dans la discussion, ce n'est finalement qu'un abus de langage pour simplifier les choses.
Blondin: ce que je sais du personnage me plaît, les écrits moins. Donc je dissocie à nouveau la personne et son œuvre.
Tu te trompe à nouveau: je ne me suis pas plus renseigné sur la vie de Miller que celle de Dostoïevski, c'est juste que l'œuvre de Miller contient plus d'éléments directement autobiographiques que celle du Russe. Et je ressens autant le besoin de me renseigner sur Tolstoï après avoir lu "Anna Karénine" que sur Duchaussois après avoir lu "Flash".
Et sinon je considère assurément Miller comme un génie, tandis que Bukowski n'en est sûrement pas loin, et non comme juste des écrivains de talents (je laisse ça à Cavanna ;) ).
Nos existences ne sont pas forcément plus modestes que celles des grands génies, ce qui les différencie d'eux, c'est la puissance des créations respectives.

Amicalement, Chinaski.

elo DIE a dit…

je pensais pas relancer autant le débat,j'espère vite en discuter de vive voix avec vous, mdr.....!!!