mardi 23 septembre 2008

Les Nuits Fauves, Cyril Collard (1992)

Un film choc tourné de manière assez crue qui, bien que le sujet soit tentant (le SIDA), ne sombre jamais dans le pathos. Cyril Collard était un admirateur de Jean Genet et ça se ressent dans son art. Chantre de l'homosexualité, de la drogue et des milieux marginaux, il réalise ici une autobiographie touchante, jouant son propre rôle et n'ayant pas peur de montrer son côté le plus intime, et cela sans tabou. Le travelot, qui chante tout au long du film du Fréhel est un clin-d'oeil à "Divine" de Notre-Dame-des-fleurs écrit par Genet. Quant à Romane Bohringer, elle crève l'écran en nous livrant une prestation poignante et sans faute.
Un film certainement culte dans les milieux homosexuels marginaux qui sonne un peu comme le poème "Je ne voudrais pas crever" de Boris Vian: le minuteur est enclenché, la fin est proche, plutôt que de se lamenter profitons de la vie en s'adonnant à tous les plaisirs imaginables, tout en étant aigri par l'injustice qui nous touche.
C'est paradoxalement un message hédoniste qui ressort du film alors que pendant plus de deux heures règne une atmosphère plutôt sordide.
Enfin, toute la réflexion des "Nuits Fauves" est basée sur le désir et ses ambiguités et un tableau relativemennt exhaustif en est dressé. Cyril Collard avait besoin de faire ce film, ça se ressent. Malheureusement, il meurt du SIDA trois jour avant la consécration de son film aux Césars en 1993...

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